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Les soirées type Inrocks indie club sont toujours un peu calées dans la même ambiance. C'est mou au départ et ça s'agite à la fin. Tout le monde est venu pour le même groupe et les musiciens, comme la prod et le public en sont conscients. Du début jusqu'au moment réellement attendu, tout a l'air d'un étirement abusif du temps visant à faire monter l'envie, à foutre les boules voire à faire tomber dans l'impatience.
Pour les autres groupes venus se produire, rien de plus stressant qu'un public qui attend que ça passe, soupirant à chaque "well, now this song's about..." .Les concernés ce soir là répondent aux noms de Slow Club et Ohnoono qui auront finalement fait leur premier concert parisien un peu avant les très très (très) désirés The Drums.
Un schéma très intéressant et pour le moins typique est ressorti de ce concert qui a donc vu se succéder trois groupes débutants. La consécration ponctuelle et prévisible pour les uns, la révélation et la réussite de prestation pour les autres; tandis que certains ne sont pas arrivés à grand chose et ont connu le plat, peut-être un peu d'ennui.
Ohnoono ensuite. Les trois.. quatre.. non cinq membres du groupe constituent LA méchante surprise du concert. Remise dans le contexte: on s'était rapidement accordées, toutes les deux, que Ohnoono c'était pas terrible, allez savoir pourquoi.
Quand ils arrivent sur scène avec leurs dégaines particulières, c'est déjà imposant. Chacun ancré dans un style qui leur est propre, qui va du mini-Vanwyngarden à j'ai volé le pantalon de Chaplin, c'est pourtant ensemble qu'ils sont harmonieux.
Elle prend forme à mesure des chansons et le rôle de chacun se définie petit à petit. C'est profond, kaléidoscopique (peut-être trop), tordu mais extrêmement plaisant.
Le groupe est prenant à un point auquel on ne s'attendait pas à ce moment. Un rapport astucieux avec le public, une idée de la mise en scène concise et un savoir faire étonnant. C'était bien. Rien à voir avec les star de la soirée mais on en sort tout de même conquises.
The Drums enfin. La seule prononciation de leur nom activait quasi-automatiquement une série de cris aigus. Être déjà acclamés avant d'entrer sur scène, que demander de plus?
Avec des chansons énergiques et leur côtés ouvertement barré, ça ne pouvait que fonctionner. C'est exactement ce qu'il en a été. Les versions scéniques collants avec celles enregistrées, aucun mal à suivre le rythme. Et même si le chanteur, caché derrière sa mèche blonde, avait l'air d'oublier qu'il était sur scène, le plaisir était palpable. "Let's Go Surfing"était évidemment réussie puisque c'était précisément le gros moment voulu.
Et l'ambiance a viré solennelle sur "Down By The Water",rappel durant lequel on a du s'échapper très vite, à notre grand regret. Une soirée que l'on ne risque pas d'oublier, la vidéo parle d'elle même.
PS: Chers propriétaires des vestes empilées sur le côté près de la scène
Désolées pour l'état dans lequel vous avez retrouvé vos effets personnels
Sincèrement
The Clandestines
Tom, au clavier, nous éclaire le temps de quelques questions sur ces 3 fauves de la scène musicale londonienne qui font encore figure d'outsider.
Pourquoi Three Trapped Tiger?
C'est une nouvelle cubaine que j'ai lu il y a quelques années lorsque j'étais en tournée avec un autre groupe. Je cherchais un nom de groupe et un des mecs de mon ancien groupe le trouvait cool. Alors j'ai interpellé quelques potes en leur disant: "Hey! T'as entendu parlé de ce nouveau groupe Three Trapped Tigers?". Personne n'a hurlé ou dit que c'était stupide alors je l'ai gardé. Aucun d'entre nous aimait au début mais ce n'est qu'un nom et je pense que ça résume assez bien le groupe. Avant on était 4, c'était un peu étrange.
Que dirais tu à quelqu'un qui n'aurait jamais entendu un de vos morceaux?
Je lui dirait qu'il risque d'aimer ou de carrément détester. C'est fort, chargé d'émotion et assez difficile à décrire. On a des éléments rock, électroniques, dance , jazz, classiques et exactement dans cet ordre!
Pense tu que TTT fasse parti de la scène "Math Rock"?
Non. Je ne pense pas qu'on appartienne à une scène. Déjà, je ne pense pas qu'il y ait une grosse scène math rock en ce moment. Les rares qui existe comme à Oxford ne nous ressemble pas,on ne se sent pas vraiment concerné. On est bien sûr influencé par quelques groupe qui y jouent mais même Si ça peut sembler étrange cette influence est plus professionnelle que musicale. C'est comme si l'existence de cette scène avait rendu plus facile pour les groupe comme nous de trouver un public qui apprécie notre musique et d'être soutenu par des promoteurs
Que faisiez vous avant d’avoir ce groupe?
Matt et Betts faisaient des études de musique et ils ont joué dans plusieurs groupes depuis leur 15 ans. Je n'ai pas étudié la musique bien que j'ai toujours voulu être musicien.
Avant de faire parti du groupe Matt et moi étions dans un groupe où l’on faisait surtout de l’improvisation et on collaborait avec des groupe de la scène indépendante londonienne.
Écoutez vous des groupes qui pourraient nous surprendre?
Carrément!
On est très ouvert musicalement . Betts et moi sommes de très grands fans de Springsteen. Je pense qu'il citerait également Pantera et Septura comme deux de ses groupe favoris de tous les temps. Pour Matt ce serait les Red Hot Chili Peppers et il est aussi un grand fan de hip hop (il peut réciter des album entiers de Snoop Dog si tu lui demande). Matt et Betts aiment beaucoup le funk ce qui ne se ressent pas dans la musique du groupe. Et moi je n'écoute que de la musique classique depuis que j'ai 16 ans. Je suis également un grand fan de U2 ce qui est la chose la plus ringarde que l'on puisse avouer à Londres aujourd'hui.
Tes souhaits pour 2010?
Par rapport au groupe écrire un album qui nous ressemble. J’espère que ce sera une expérience amusante et enrichissant.
Pour le reste ce sera sympa de voyager un peu et de ne plus avoir l’impression que l’on va droit dans le mur à chaque fois que j’ouvre un journal.
Un dernier mot?
Achetez tous nos CD et tout ce qu'on met en vente peu importe l'endroit!
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http://www.myspace.com/threetrappedtigers
www.myspace.com/bloodandbiscuits
"The only band we like is Nirvana. The only album we like is Nevermind. The only song we like is "Smells Like Teen Spirit".
Rien de très excitant dans la lecture des seules influences revendiquées du petit combo américain. Ce sont les gueules cassées d'Harlem qui pronent fièrement un intérêt on ne peut plus commun, à tendance repoussant.
On les découvre tout juste par ici avec la dose d'appréhension et de distance nécessaire. On ose à peine activer le petit triangle vert par peur d'avoir peur. On prend tout de même sur nous; les risques du métier voyez vous...
C'est avec "Friendly Ghost" qu'on ouvre le bal et qu'on est conquis dès les premières notes, avec l'impression qu'un groupe de potes joue un air familier. Et on se laisse traîner tout du long espérant franchement qu'un mauvais riff ne viendra pas gâcher le pied qu'on se prend.
Ça fourmille de bons groupes du côté d'Austin, tous fidèles à un garage de qualité et amateurs de sonorités abrasées. Sauf qu'il y a de la pop sur ce titre. Une pop plus neutre que sucrée qui adoucie l'acidité ambiante et s'avère être un plaisir pour les oreilles. Comparé à raison à The Sonics, le groupe sonne juste en ce début d'année pas assez original.
Le titre "Friendly Ghost" est sur l'album Hippies qui paraîtra le 6 avril dixit le groupe sur son Myspace.
En attendant, on se met en condition avec Free Drugs, album plutôt fantasque que certains amateurs gardaient jalousement il y a tout juste deux ans.
Présente toi en quelques mots.
Mon premier concert c'était Arcade Fire à l'Elysée Montmartre en 2004. J'y étais allé avec presque toute ma famille. Ça m'a mis une claque monstrueuse, d'autant plus que j'étais le seul gamin dans la salle. Ce concert a été vraiment magique. Je me souviens qu'il y avait des perroquets dans la grosse caisse de la batterie et que les types du groupe sont descendus dans la foule à la fin du concert. Ensuite au collège, j'essayais de convertir tous mes copains à Arcade Fire. C'est plutôt marrant d'ailleurs, on écoutait aussi bien du punk rock pour collégien (Sum 41, Blink 182 etc) que de l'indie genre Arcade Fire, Bright Eyes, Interpol, Joy Division…
Gang Gang Dance, Telepathe, Crystal Castles, Yacht, Thieves Like Us, Spacemen 3… Niveau cinéma, j'ai vu un super film au festival de Cannes en mai. Il s'appelle Navidad, c'est un film chilien qui montre les relations de trois adolescents un peu paumés, le jour de noël, dans une maison déserte, perdue dans les collines. C'est frais visuellement, les acteurs sont hyper naturels. Je crois qu'il vient de sortir au cinéma en France, mais dans très peu de salles.
encore à l'état d'esquisse.
Je ne sais pas si c'est un truc personnel ou si c'est plus un problème de notre génération, mais je n'arrive pas à trouver d'icônes, d'idoles. En musique, il y a tellement de groupes, c'est impossible d'en choisir un seul. Pour le cinéma et la photographie, c'est différent : il y a des gens que j'aime bien comme James Gray, Sofia Coppola, Wes Anderson, Anton Corbijn, Ryan McGinley, Hedi Slimane, Matt Irwin… Mais je ne me reconnais jamais complètement dans ce qu'ils font. C'est la même chose pour Skins : je crois que leurs créateurs voudraient bien que ça devienne une sorte de référence pour notre génération, mais ça ne colle pas, les personnages de la série ne font vraiment rien de leurs vies.
Ma devise pourrait être "parler à tout le monde, c'est parler à n'importe qui" (-) mais ça sonne un peu trop élitiste. Ou bien "il faut être absolument moderne" (-Arthur Rimbaud), mais elle peut-être mal comprise. Parce que par moderne on pourrait comprendre futuriste, ou alors obsédé par la technologie et tout, alors que j'utilise du matériel très ancien en photo. En fait je crois qu'il faut se méfier des devises, on ne sait jamais comment on va évoluer. Généralement c'est très réducteur, un peu comme les taglines des films.
Neon Indian - I Should Have Taken Acid with You
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