15 janvier 2009
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13:45
Animal Collective
Merriweather Post Pavilion
Domino - (12.01. 2009)
Là où la normalité est bannie.
Comment parler d'un album d'Animal Collective sans la tonne de formules élogieuses de rigueur pour qualifier leur musique? Aucune idée.
Comment parler d'un album d'Animal Collective sans la tonne de formules élogieuses de rigueur pour qualifier leur musique? Aucune idée.
Il y a bien longtemps que l'objectivité n'existe plus lorsqu'il s'agit du groupe le plus original de la scène musicale actuelle. Monumentaux kaléidoscopes mélodiques qui s'enfoncent avec aisance dans nos petites oreilles friandes de choses étranges, les albums d'Animal Collective ont toujours été perçus comme de potentiels chefs-d'oeuvre.
Ils sont peut-être les seuls à oser déranger sérieusement nos convictions. Les seuls à nous faire croire qu'il y a encore des terres où il fait bon vivre dans cet univers musical aujourd'hui trop pollué par (entrez ici le nom du groupe qui vous énerve le plus).
Et il est réjouissant de penser que certains groupes n'ont pas pour seul objectif de faire figure de favori sur le pale papier peint jauni des chambres adolescentes aux vieilles odeurs de charogne et allures de décharges.
Mais le besoin de se distinguer de la masse n'amoindri en aucun cas la qualité de leur musique. Ils réussissent des prouesses incroyables, flirtant parfois avec le danger mais ne tombant jamais dans la catastrophe expérimentale d'un synthé mal maîtrisé.
Tous ceux qui ont écouté se souviennent les cris indescriptibles de "Grass" (Feels, 2005) et les mélodies osées de "Chores" (Strawberry Jam, 2007).
Cette année, ils remettent ça. Pourquoi s'arrêter en si bon chemin? D'autant que l'inspiration coule à flot. Le génie ne cesse d'augmenter et la maturité apporte visiblement la précision. Car s'il fallait mettre un petit bémol sur les précédents efforts, on soulignerait peut-être le sentiment de désordre souvent ressenti à la première écoute. Sentiment qui disparaît sur Merriweather Post Pavilion. Le tout semble bien plus posé et parfaitement maîtrisé. Ainsi, dans la clarté la plus totale, le collectif nous embarque dans une histoire des plus sublimes. Sorte de conte ou d'épopée où sont conviés les sons séculaires de Spacemen 3 ("My Girls") et la grâce hypnotique de leur propre batteur Panda Bear. La sublime "Bother Sports" rappelle étrangement "Bros", de même que "In The Flowers" fait penser à "Comfy In Nautica".
Synthétiseurs ("My Girls" encore) et sampleur ("In The Flowers") alertes toujours très présents constituent une véritable base, très solide.
Il brille de mille feux, sur fond de voix assassine de Noah Lennox sur "Daily Routine", se veut plus étiré et éthéré sur des sons un peu flottants ("Taste").
Synthétiseurs ("My Girls" encore) et sampleur ("In The Flowers") alertes toujours très présents constituent une véritable base, très solide.
Il brille de mille feux, sur fond de voix assassine de Noah Lennox sur "Daily Routine", se veut plus étiré et éthéré sur des sons un peu flottants ("Taste").
Le flow imparable d'Avey Tare offre de grands moments de plaisir sur une tripotée de chansons ( "Also Frightened"," Summertime Clothes"...), piochez au hasard. Cet album est un véritable trésor où le chanteur semble s'être triturer l'esprit des heures entières pour trouver les bons accords. Ceux qui réussissent si bien à faire remuer nos méninges et nos popotins (cela dit, quand on bouge le popotin sur Animal Collective c'est assez étrange). Et puis, ils atteignent des sommets ("Guys Eyes") et finissent définitivement de nous subjuguer ("Lion In A Coma").
On pourrait continuer à parler longtemps de tout ce qu'on aime chez eux, de l'électronique amélioré au nerd dévergondé, en passant par le côté créatif dans sa forme la plus pure. Etc Etc.
On pourrait continuer à parler longtemps de tout ce qu'on aime chez eux, de l'électronique amélioré au nerd dévergondé, en passant par le côté créatif dans sa forme la plus pure. Etc Etc.
Mesdames, messieurs attention! Ménagez vos oreilles, la puissance d'Animal Collective est de retour pour un huitième album intitulé Merriweather Post Pavilion.
- : "No More Runnin"